Lorsque l’on a une entreprise, c’est normal de se sentir indispensable. Notre entreprise, c’est notre bébé. Plusieurs l’ont lancé seul•e, nous connaissons notre clientèle, nos produits et nous avons notre manière de vendre. C’est donc tout naturel que l’on soit essentiel à la bonne marche des affaires.
Et malheureusement, cela représente une grosse erreur. Être indispensable à son entreprise en limite la croissance, nuit aux employé•e•s et lui fait courir un risque inutile.
Limiter la croissance
Si vous êtes indispensable à votre entreprise, il y a de fortes chances que vous ayez du mal à déléguer. En conséquence, vos employé•e•s se rapportent constamment à vous pour savoir quoi faire. Vous répondez à mille questions et ne pouvez avancer vos dossiers qu’une fois que tout le monde est parti. Malheureusement, il n’y a que 24 heures dans une journée : vous ne pouvez pas accomplir tout le travail.
Dans un article paru dans Fortune sur les PDG vedettes, Jennifer Sundberg démontre que certains leaders de l’industrie, aussi brillants soient-ils, se sont enfermés dans une vision fermée les menant à faire plusieurs erreurs. Au contraire, certains grand•e•s entrepreneur•e•s ont accepté d’être mis au défi par leurs employé•e•s. Ils ont écouté leurs idées et en sont venus à faire d’excellents coups de cette manière.
Nuire aux employé•e•s
Lorsque l’on écrit une annonce affichant un nouveau poste, on va souvent utiliser les termes « créatif », « dynamique », « axé sur les solutions », « persévérant », « n’ayant pas peur des défis ». Et quand l’on trouve cette perle rare, on souhaite la garder.
Or, un•e entrepreneur•e indispensable porte plusieurs chapeaux, ce qui nuit au potentiel d’avancement des salariés. La créativité de ces personnes peut être écrasée par le besoin du patron de contrôler les façons de faire. Un tel environnement peut devenir démotivant pour les employés. Ils et elles finiront par quitter le navire.
Un risque inutile
Que se passera-t-il si vous devez prendre des vacances ou, pire, que vous tombez malade? Votre entreprise pourra-t-elle continuer sans vous? Si les personnes en poste dans votre organisation n’ont aucune idée de comment faire rouler les choses en votre absence, cela est un bien mauvais présage pour l’avenir de vos affaires.
Vous nuisez probablement à la valeur de votre entreprise.
Une entreprise est un système et l’évaluation de celui-ci se mesure d’abord par sa capacité à générer des profits… sans vous!
Comment faire pour ne plus être indispensable?
Il y a quelques trucs pour renoncer à son indispensabilité.
Viser l’autonomie de vos employé•e•s
Jack Stack, l’auteur du livre The Great Game of Business, a dit que pour chaque paire de mains employées, vous avez un cerveau gratuit. Profitez-en! Un•e leader devrait vouloir partager le pouvoir.
Donner l’information à vos salariés pour qu’ils puissent penser comme vous.
Lorsqu’un collègue vient pour vous demander comment faire telle ou telle chose, posez-lui plutôt la question à savoir quelles seraient ses solutions. En encourageant le travail d’équipe, les membres de votre personnel pourront trouver des idées entre eux et vous laisser tranquille.
Un petit avertissement par contre : parfois, ils vont se tromper. Et c’est correct.
Planifier la suite
Vous planifiez votre croissance.
Prévoyez les besoins futurs de votre organisation et identifiez certains de vos salariés qui ont les compétences pour prendre ces responsabilités. Vérifiez si cela les intéresse et offrez-leur de la formation au besoin. Ainsi, non seulement vous aurez un•e employé•e motivé•e, mais cette nouvelle tâche ne tombera pas sur vos épaules.
Trouvez-vous quelque chose à faire
Ne vivre que pour son entreprise n’est pas sain. Tentez d’établir un peu de distance quand c’est possible. Partez en vacances! En votre absence, si vos employé•e•s ont les outils, ils devraient être en mesure de prendre les bonnes décisions.
Parfois, l’obstacle, c’est nous. Ce n’est pas facile d’accepter que d’autres fassent des erreurs qui nous coûtent de l’argent. Mais c’est le prix à payer pour une entreprise qui pourra fonctionner sans nous.
Envie de pousser la réflexion plus loin? Voici quelques sources que nous avons utilisées dans la rédaction de cet article :
- Be reproducible, not indispensable, Legacy Business Leaders.
- How to step back from your business, MacklinConnection.