La sagesse populaire veut que tous les succès reposent sur des échecs. Les exemples d’entrepreneurs qui ont échoué maintes et maintes fois avant de réussir peuplent la mythologie du monde des affaires.
La légende veut que Walt Disney ait essuyé des centaines de rejets lors de sa recherche de financement, qu’Henry Ford ait fait face à deux faillites avant de fonder sa compagnie automobile et même que cinq étiquettes de disques aient refusé de signer les Beatles.
Il n’en reste pas moins qu’échouer, ça fait toujours mal. Pire encore, personne n’en est à l’abri : de grandes entreprises qui semblaient ancrées dans le paysage disparaissent. On peut penser aux cas de Sears, Toys R’ Us ou Kodak ou plus récemment, l’agence de voyages Thomas Cook. C’est pourquoi il est important d’être à l’affût et d’apprendre de ses erreurs.
Lorsqu’un échec survient, la première chose à faire est d’avoir du recul. Une bonne pratique est de coucher sur papier ce qui est arrivé mais surtout ce qu’on en retire. Cela vous permet de réfléchir et de mettre la situation en mots. Mais en ajoutant à ce processus des questions comme: « Que puis-je apprendre de ce revers? » ou « Comment je peux utiliser cette expérience pour me propulser dans l’avenir ?», vous améliorez vos chances de retenir la leçon et vous forcez votre esprit à identifier des possibilités de l’utiliser.
Cette démarche vous autorise aussi à comprendre les impacts de votre insuccès. Vous pourrez ainsi mieux les évaluer la prochaine fois que vous prenez un risque. Entre un échec et un désastre, il n’y a qu’un pas. Si vous êtes en mesure de saisir l’effet négatif qu’aura votre nouveau projet sur votre entreprise s’il ne fonctionne pas comme prévu, vous serez plus vigilant face aux mauvais présages.
Une autre façon de tirer des enseignements d’une conjoncture malheureuse est d’en parler. Oui, cela peut être un peu humiliant, mais dites-vous que tout le monde s’est déjà trompé, et certainement plus d’une fois. En discutant de votre revers avec des gens de confiance, vous pourrez tirer avantage de leur point de vue sur la situation et des conseils qu’ils ne manqueront certainement pas de vous donner. De plus, vous leur permettrez d’apprendre de votre expérience et leur épargnerez peut-être bien des tracas. Cela est d’autant plus important si ces personnes font partie de votre compagnie.
Ces retours sur les échecs peuvent même être systématisés dans votre entreprise. En effet, aujourd’hui, l’erreur est devenue une façon de faire des affaires ! Les sociétés de certains domaines, particulièrement celui des technologies, lancent leurs produits plus tôt que tard et l’améliorent au fur et à mesure que les imperfections se précisent. Cette technique, appelée le « produit minimalement viable » (minimum viable product), oblige ces entreprises à continuellement se relever de leurs revers et à peaufiner leur approche jusqu’à ce que le succès pointe le bout du nez. Peut-être qu’un processus semblable peut s’appliquer à vos affaires.
C’est aussi l’occasion d’en apprendre sur vous. Ici, avoir un mentor reste tout indiqué. Ces personnes d’expérience sauront vous aiguiller et vous écouter sans juger. Ce sont des conseillers précieux qui en viennent à vous connaître et qui peuvent vous aider à identifier certains de vos mauvais réflexes. Trouvez alors quelqu’un à qui déléguer ce dans quoi vous êtes moins habile et concentrez-vous sur vos forces.
Enfin, il faut aussi être conscient que, parfois, un échec est un échec ! Et que cela fait partie de la vie. Il arrivera que vous ne tiriez pas les bonnes leçons d’une situation ou que vous répétiez la même erreur. Ça arrive. L’important, dans ces cas, c’est de reprendre le processus d’apprentissage et de passer à autre chose.
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