Combien se sont lancés en affaires parce qu’ils en avaient assez de devoir suivre aveuglément les ordres d’un supérieur ? Combien sont devenus entrepreneurs parce qu’ils avaient l’impression que leur talent et leur intelligence n’avaient pas l’espace pour s’exprimer dans une entreprise qui n’était pas la leur ?
Je crois que ce chiffre est plus gros qu’on le pense. Pire : je parie que plusieurs employés ont ce sentiment, mais qu’ils n’osent pas monter leur compagnie pour toutes sortes de raisons.
Devoir suivre des ordres aveuglément, ne pas avoir d’espace de liberté génère de la démotivation et une baisse de productivité. Pire, il crée une perte économique puisqu’il rémunère des gens qui ne sont pas exploités à leur plein potentiel. Pour renverser ces deux tendances, il faut des gestionnaires de grands talents.
Ou encore, revoir son modèle de gestion. C’est le pari qu’a pris Catherine Dubé avec son entreprise Coboom.
Pour rendre ses collaborateurs plus heureux et plus efficaces, Mme Dubé a décidé de faire de Coboom une boîte autogérée. C’est-à-dire que ses employés ont aujourd’hui plus de pouvoirs au sein de la compagnie. Ils peuvent administrer leurs tâches, leurs horaires et même, jusqu’à un certain point, leur salaire.
Inimaginable ? On a tendance à croire que les travailleurs abuseront de cette position et finiront par mettre en danger l’entreprise. Or, une étude publiée en 1992 a démontré que seulement 3 % des employés ayant de nouvelles libertés tendent à exagérer. Les 97 % qui restent sont plus reconnaissants et plus productifs.
Dans le cas de Catherine Dubé, elle affirme avoir quantifié un gain en productivité de 50 %! Ses employés se disent aussi plus satisfaits. Elle n’est pas la seule à avoir adopté cette pratique. De grandes compagnies comme Décathlon, Spotify ou Harley-Davidson font de même.
Ce n’est pas un modèle qui peut fonctionner pour toutes les entreprises, mais il y a certainement des leçons à en tirer.
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