Une étude menée par la firme Deloitte a conclu que même si les entreprises canadiennes croyaient avoir une tolérance au risque semblable à celle de ses voisines américaines, elles étaient passablement plus frileuses que leurs vis-à-vis au sud de la frontière.
Ce n’était pas une bonne nouvelle. Cela se traduit, entre autres, par moins d’investissements en recherche et développement et moins d’efforts pour commercialiser des innovations.
Or, on sait aujourd’hui que, pour tirer son épingle du jeu, il faut prendre des risques. Les entreprises qui osent affichent de meilleurs rendements et une productivité accrue. Elles ont aussi tendance à être plus dynamiques et à s’ouvrir davantage de marchés. L’équation est simple : prendre des risques calculés, ça paie !
En tant qu’entrepreneur, vous devez connaître votre réelle tolérance au risque. Vous en avez déjà un indice grâce à votre profil d’investisseur (ce test que vous avez fait pour placer de l’argent dans vos REER – si vous n’avez jamais effectué un tel examen, vous pouvez facilement en trouver différentes versions en ligne). Mais comme on a vu, il y a une différence entre se faire une idée de notre réaction face au risque et nos agissements lorsqu’on doit prendre une décision.
Le journaliste économique Pierre Duhamel a une façon très simple de déterminer le risque que l’on est prêt à courir. Son équation, c’est votre ambition de laquelle vous soustrayez votre confort (R = A – C). Autrement dit, demandez-vous quelle est votre aspiration pour votre entreprise. Pour y enlever votre confort, imaginez les étapes nécessaires pour atteindre ce grand objectif. Lorsqu’un palier vous fait peur, c’est là que vous sortez de votre zone. C’est donc à ce moment que votre capacité de prendre un risque est mise à l’épreuve.
Par exemple : vous souhaitez que vos souliers soient vendus partout en Amérique du Nord. Vous devez ouvrir un atelier, bâtir une marque, conquérir votre marché régional, puis provincial. Ensuite, vous devrez construire une usine et embaucher des équipes de production. Mais un tel investissement vous effraie. Ce serait tellement plus facile de vous contenter de desservir votre marché actuel, ce qui vous offre quand même une belle vie.
C’est donc jusque là que votre tolérance actuelle peut vous amener. Ce statu quo ne vous permettra jamais d’atteindre votre destination. Pire, stagner peut engendrer une aversion du risque qui peut vous pousser à ignorer des opportunités à votre portée. Cela pourrait éventuellement mettre votre entreprise en danger.
Heureusement, vous pouvez améliorer votre tolérance au fil du temps. Une des méthodes les plus efficaces pour ce faire est de s’éduquer. Pour reprendre l’exemple de l’usine de souliers, peut-être est-ce le financement qui vous rebute ou la gestion des ressources humaines. En définissant ce qui vous bloque, vous identifiez aussi certaines de vos lacunes. Plus on en connaît sur un sujet, plus on en saisit les enjeux et il devient plus simple de comprendre comment on peut manier intelligemment le risque.
Faites-vous un plan d’attaque pour atteindre vos objectifs. Ce faisant, vous pourrez concevoir différentes façons de parvenir à votre but. Peut-être que certaines voies vous apparaîtront alors plus raisonnables que d’autres. Vous pourriez par exemple déléguer la production à un tiers ou trouver des investissements alternatifs qui vous conviennent davantage.
Il n’y a pas de mal à être prudent. La vie d’entrepreneur est assez stressante, vous ne souhaitez pas perdre votre sommeil sur une décision qui vous angoisse. Par contre, soyez conscient que votre espace de confort n’en est pas un de sécurité. Pour rester en affaires, vous devez constamment être en mouvement. Ne pas prendre de risque, c’en est un. Et pas le moindre…
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